The FTW Rookies The World of Freshmen and girls

Le Freeride World Tour s’établie comme le World Cup dans le ski freestyle. La télé en live, le public, la pression sur les athletes. Ça et l’argent, avec des gros sponsors du tour, qui soutiennent les athletes s’ils sont gagnants. Nos célèbres rideurs Suisse Sam Anthamatten et Jérémie Heitz ont tourné le dos au tour pour poursuivre leur propre projets. Mais nous ne manquons pas des talents. L’année dernière des “Rookies” se sont qualifiés pour le tour. Elisabeth Gerritzen, Yann Rausis, Carl Renvall et Sam Lee ont fait leur premiers pas dans FWT. Charlotte Percle les a suivi tout au long de leur saison et en fait un film, “Rookies”. Les athlètes sont de retour sur le tour 2018. Cette année, ce ne sont plus vraiment des rookies.

Les jeunes d’aujourd’hui sont encore plus jeunes et la competition continue. Le rêve de devenir un star dans le monde du freeride se transforme en rêve d’aller skier dans le monde entier.

Nous avons interviewé Elisabeth Gerritzen et Yann Rausis qui se sont qualifié de nouveau pour le tour 2017/18 lors une rencontre à Lausanne. Tout ça a l’air d’être un petite monde d’amis. Dans leur “vrai” vie ils sont à l’universités,  à Genève ou Lausanne. Mais l’hiver approche vite et le nombre de cours loupés pour cause de neige fraiche augmente rapidement…

Meet and Greet with Elisabeth and Yann in Lausanne

ELISABETH GERRITZEN

Comment se sont déroulés les tournages pour ce film?
Charlotte Percle a tout filmé et tout édité de A à Z. C’était son premier projet et aucun de nous n’avait de vraie expérience donc on a tout fait un peu au feeling je dirais. Je pense que Charlotte n’avait pas de ligne directrice et ne savait pas vraiment comment elle allait monter le film avant le début du projet. C’est aussi ça qu’on a essayé de faire resortir – une vraie saison, avec des hauts et des bas, et la difficulté de vraiment planifier à l’avance, parce que finalement la forme qu’allait prendre le projet était complètement dépendante de nos résultats, de nos runs, des conditions météo de la saison, etc. Finalement c’est plus devenue un documentaire qu’un film de ski  et ça c’est sûr que c’était pas dans nos plans, mais on est tous très contents (et reconnaissants!) de ce que Charlotte a réussi à faire avec peu de moyens et d’expérience.

Bravo pour la recalification au FWT cette année! Est-ce que tu fait quelque choses un peu different?
Pour ce qui en est du Freeride World Tour 2018, oui je vais tout faire différemment! J’aimerais pouvoir dire un truc bateau genre “je vais me mettre zéro pression” mais la réalité c’est que ce n’est pas réaliste, J’espère simplement que le fait que ça ne soit plus ma première saison jouera en ma faveur et que mon mental sera plus à la hauteur que la saison passée.
J’ai tellement rêvé de  réussir à me qualifier pour le World Tour que je me sens redevable à moi-même (et honnêtement aussi un peu aux gens qui m’entourent) de prouver que j’y ai ma place. Finalement c’est de la que vient la pression, pas tellement des compétitions en tant que telles.

Que est-ce que tu pense du fait qu’ils on annulé l’Alaska? C’était quand même le graal des compets freeride, non?
L’étape de l’Alaska était la plus impressionnante c’est sûr ! Mais l’envers du décor c’est qu’elle coûtait très cher au Freeride World Tour. Il n’y a pas de station là-bas, alors tout doit être fait en hélicoptère. C’était chaque année un coup de poker, quant  aux conditions de neige, aux dangers d’avalanche etc. C’est très dommage pour les images, mais je comprends la décision du FWT, organisationnellement et financièrement ce n’était pas raisonnable. Business is business, même en freeride

YANN RAUSIS

Comment se sont passés les tournages pour ce film?
Charlotte Percle, la réalisatrice, a voyagé avec nous (les rookies) sur la plupart des étapes du FWT. Elle a vite fait partie du groupe et une solide amitié s’est tissée entre nous et elle. Rien n’était vraiment planifié à l’avance, on décidait de filmer ce qu’il y avait de potentiellement intéressant au jour le jour, d’une manière authentique et spontanée. A aucun moment je n’ai eu vraiment l’impression de participer à un tournage en fait… Le génie de Charlotte a été de rassembler tous ces moments vécus dans ce qu’ils avaient d’unique et de révélateur, et de créer une perspective plus large et plus profonde sur notre expérience.

Comment tu gères la pression constante qui est bien visible dans le film?
Pour gérer la pression des compétitions, il m’est nécessaire de m’isoler mentalement durant le temps qui précède mon run. Ça me permet de rester calme et lucide, et de prendre des décisions qui soient en accord avec mon propre ressenti. Il s’agit de créer un espace mental stable pour laisser s’exprimer mon intuition et imaginer mon run sans être perturbé.

Qu’est-ce que tu penses des raisons pour lesquelles ils ont annulé l’étape en Alaska? C’était quand même le graal des compétitions freeride, non?
Organiser cette étape du FWT en Alaska relevait d’un miracle d’organisation et de logistique. Vous auriez dû voir l’installation de la régie « perchée » sur cette crête à 2000 mètres d’altitude, exposée à des températures extrêmes, des chutes de neige soutenues et des vents puissants… et toute l’équipe au taquet 24h sur 24h pour pouvoir réagir rapidement et de manière adéquate à la météo capricieuse bien caractéristique de l’Alaska…Puis cette annulation de dernière minute dû à la réticence d’un guide local, alors que TOUT était prêt pour pouvoir lancer la compétition (heureusement la compétition a finalement eu lieu quelques jours plus tard). La complexité de cette organisation minutieuse, qui relève selon moi de la prouesse, a bien évidemment un coût, et je crois que ça pesait trop dans la balance…

Le film “Rookies” realisé par Charlotte Percle: